Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Quelle Pensée
10 janvier 2020

Macon ou les gilets jaunes ?

Au milieu de l’irruption d’indignation et de violentes manifestations au sein du mouvement des Gilets jaunes (vestes jaunes), peu de Français s’étonnent du rejet de la méthode de gouvernement individualisée du président Emmanuel Macron et de l’ensemble de l’establishment français. Macron est devenu, au cours des 18 mois qui ont suivi son accession au pouvoir, le Français Obama (établissant une foule d'attentes ingérables) pour être diffamé en tant que Louis XVI moderne, accusé d'aligner ses intérêts sur les grandes entreprises et de blâmer les malheurs de la classe moyenne «oubliée» pour son manque de conviction. Les efforts déployés par Macron pour attirer les entreprises à Paris, pôle de start-up en plein essor, et faire valoir ses valeurs progressistes, en particulier en matière d’environnement, lui ont valu la gloire de la politique sur la scène internationale, faisant échec à la politique populiste de Trump, Poutine et Erdogan. À la maison, cependant, ces prises de position ont coïncidé avec une impression de négligence du citoyen français ordinaire. Ce qui approfondit la plaie les critiques appellent une attitude élitiste et un mépris à peine voilé pour la classe ouvrière. Sans surprise, le manque d’empathie et l’image d’amitié envers le riche du dirigeant centriste ont mis sa cote de popularité en chute libre. Une augmentation de la taxe sur les carburants, qu'il a ensuite annulée pour apaiser les manifestations, a été la goutte d'eau. Il convient de rappeler que Macron a hérité d’un État sans gouvernail caractérisé par un taux de chômage élevé et que les frustrations de ces manifestants s’étalent sur 40 ans. Sa grave erreur, cependant, consistait à ignorer les signes avant-coureurs de la rapidité avec laquelle la colère montait et à rester silencieux alors que le pays était assiégé par ce groupe non partisan sans précédent. Son combat à court terme consiste à convaincre la république qu’il n’est pas un dirigeant qui cède aux exigences sous la contrainte, tant au niveau national qu’international, comme ses prédécesseurs. Ensuite, il ne sera pas simplement question de surmonter l’inertie bureaucratique pour apporter un changement durable. Macron devra renouer avec l'optimisme et les idéologies avant-gardistes qui ont fait de son entrée comme un franc-tireur politique si convaincant, même s'il est peut-être trop tard pour changer de ton.

Publicité
Publicité
Commentaires
Quelle Pensée
Publicité
Archives
Publicité